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Que peut-on retenir de la COP 27 ?

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Clémence
Clémence

Mis à jour le 23 novembre 2022

Sommaire

Après plusieurs heures de prolongation, la COP 27 s’est finalement terminée ce dimanche 20 novembre 2022, sur un bilan plutôt contrasté. Entre décision historique et difficultés à poser un accord sur les ambitions climatiques, voici ce qu’il faut retenir de cette Conférence de Charm el-Cheikh de 2022 sur les changements climatiques.

Des objectifs climatiques maintenus

La limite d’un réchauffement à + 1,5°C fait partie des objectifs les plus ambitieux des accords de Paris de la COP 21. Toutefois, au rythme des émissions de gaz à effet serre actuelles, celui-ci se voit de plus en plus mis en difficulté.

Si l’accord final maintient cet objectif, bien que certains pays semblaient vouloir revenir dessus, l’engagement actuel des États signataires ne peut permettre de le tenir.

+ 2,4°C
Selon les émissions de gaz actuelles, il s’agit de la température vers laquelle se dirige présentement le monde pour l’an 2100. Les prévisions les plus pessimistes prédisant + 2,8°C.


Ainsi, bien que l’objectif de + 1,5°C au maximum soit maintenu, aucun moyen de le tenir n’a été mis en avant dans la charte signée. En effet, bien que chaque pays s’accorde sur l’importance d’une transition énergétique, la sortie des énergies fossiles, qui est un des leviers les plus importants pour réduire les émissions de CO2, n’a fait l’objet d’aucune avancée.

Cette dernière n’est, de fait, pas mentionnée dans le communiqué final de la COP 27. Toutefois, ce point de blocage peut être lié au contexte géopolitique et énergétique tendu au niveau mondial, et aux incertitudes liées à la guerre en Ukraine.

Nous devons drastiquement réduire les émissions maintenant. Et c'est une question à laquelle cette COP n'a pas répondu
Antonio Guterres - secrétaire général de l'ONU


Certains pays, comme l’Inde, le Mexique, le Vietnam ou encore l’Union européenne ont néanmoins relevé leurs ambitions. Ces derniers représentent, cependant, moins de la moitié des membres du G20, groupe intergouvernemental responsable de plus de 80 % des émissions mondiales de CO2.

Un accord sur les “pertes et dommages”

Principale avancée de cette conférence sur le climat, la création d’un fonds pour les “pertes et dommages” est une première historique. Celui-ci doit permettre aux pays pauvres, aujourd’hui principales victimes du réchauffement climatique, de bénéficier de compensations financières pour les dégâts subis.

Réclamé depuis plus de 30 ans, ce fonds doit être alimenté par les pays riches, qui sont les principaux responsables du dérèglement climatique. Son fonctionnement n’est toutefois pas encore acté et plusieurs points doivent encore être clarifiés d’ici la COP 28.

Parmi les divers détails à mettre en lumière se trouve ainsi la question des contributeurs du fonds, certains pays demandant, par exemple, la participation de la Chine. C’est pourquoi, un comité composé de 14 États développés a été créé, afin de rendre le fonds sur les “pertes et dommages” opérationnels pour la prochaine COP.

L'établissement d'un fonds n'est pas une question de charité. C'est clairement un acompte sur l'investissement à plus long terme dans notre avenir commun et un investissement dans la justice climatique.
Sherry Rehman, ministre du Changement climatique pakistanaise

Des accords sur le financement climatique

En plus de l’accord sur les “pertes et dommages” obtenu sur le fil, les différents pays se sont entendus pour la mise en place d’un plan d’action des “Systèmes d’alerte précoce pour tous”. Doté d’un montant de 3,1 milliards de dollars et signé par 50 pays, celui-ci doit permettre aux petits États insulaires de mieux anticiper les événements climatiques extrêmes et ainsi limiter leurs dégâts.

En effet, si la plupart des pays riches sont efficacement équipés de radars météorologiques et autres images satellitaires, ce n’est pas le cas des pays pauvres. À titre d’exemple, seules 26 % des stations météorologiques transmettent les données nécessaires en Afrique.

Le budget alloué doit donc être réparti de la manière suivante :

  • 374 millions pour l’évaluation des risques

  • 1,18 milliard pour la prévision météorologique

  • 1 milliard pour les plans d’action des pouvoirs publics

  • 550 millions pour la communication

Si ce plan doit permettre aux pays bénéficiaires d’éviter des pertes allant de 3 à 16 milliards de dollars (pour 800 millions investis), il s’agit toutefois d’une fraction sur les 50 milliards demandés initialement.

Malgré ces avancées, la COP 27 reconnaît que la promesse des 100 milliards de dollars par an, faite lors de la conférence de Copenhague en 2009, n’a pas été tenue. Ce fonds doit permettre aux pays pauvres de se protéger des impacts du changement climatique et de diminuer leurs émissions de CO2.

Bien que cette Conférence sur le climat s’achève sur un bilan mitigé, celle-ci a permis de régler les contentieux qui existaient sur les différentes questions de financements. La future COP 28, qui se déroulera aux Émirats arabes unis, devra ainsi répondre aux diverses questions existantes sur la sortie des énergies fossiles.

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